Après l'annulation de l'arrêté d'expulsion : « Notre nomadisme dérange »



 

L'incompréhension demeure entre le maire et les gens du voyage installés depuis deux semaines sur le terrain jouxtant la salle des fêtes de Saint-Eloi. Chacun campe sur son bon droit.

Jean-Christophe Henriet

En annulant, le 30 mai, l'arrêté d'expulsion des gens du voyage stationnés à Saint-Éloi, le Tribunal administratif a tranché. Mais les positions demeurent inconciliables. D'un côté, le maire, Jean-Marc Duly, outré de voir stationner « une vingtaine de caravanes entrées par effraction sur le terrain d'entraînement qui sert d'aire de jeux aux centres de loisirs et aux enfants ».

De l'autre, les gens du voyage qui se disent « obligés de faire appel à des huissiers et des avocats » pour faire constater leurs droits». « Ils ont déplacé le rocher qui fermait le terrain » s'indigne l'élu, entourés de ses trois premiers adjoints, Marcel Vankenove, Robert Ducreux, et Daniel Legrand. « Notre commune compte 2.084 habitants. Nous sommes en dessous du seuil de population obligeant à mettre une aire d'accueil à disposition des gens du voyage. »

William, un chef de famille, évoque l'amalgame : « Dans l'esprit de beaucoup, gens du voyage égale voleurs de poule. » « Ce qui est très injuste » renchérit Frédéric : « On est les gens du voyage de la France. Mon père a fait la guerre d'Algérie. »Un riverain observe qu'avec les « caravanes rutilantes, ils pourraient aussi bien aller au camping ». Argument qui fait sourire William : « Essayez vous-même de réserver six emplacements de caravane en disant que vous faîtes partie des gens du voyage. Vous verrez ce qu'on vous répondra... Il y a même des maires qui ont pris des arrêtés interdisant les caravanes à double essieu sur les campings: ça ne vise que nous et c'est discriminatoire ! »

 


 



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