Gens du voyage : Discrimination «ethnique» : ils ont osé !Cet été, Sarko et sa garde s’en prennent aux Roms et aux gens du voyage, n’hésitant pas à prendre des raccourcis malodorants pour accabler une énième fois dans leur histoire une population qui a connu toutes les persécutions.

Pour éviter toute confusion, et ne pas jouer le jeu de l’amalgame comme le font Sarkozy & Co, nous aborderons essentiellement la question des « gens du voyage », appellation administrative française, et nous laisserons de côté pour l’instant les Roms (voir glossaire en encadré). Les deux problématiques sont totalement différentes. La première – les gens du voyage – est une affaire de discrimination sociale, économique et culturelle. La deuxième, celle des Roms de l’Est, bien qu’évidemment victime de discriminations de même type, rejoint avant tout la problématique des sans-papiers.

Histoire d’une stigmatisation d’Etat

Les gens du voyage en France sont le produit d’une législation discriminatoire vieille d’un siècle, à peine réformée dans les années 1970. Au début du siècle dernier, Clémenceau décida de créer un carnet anthropométrique, sur des critères anthropomorphiques et donc raciaux. Ces carnets s’adressaient aux nomades et devaient être validés dans chaque commune de passage. Ils permirent de créer un grand fichier, et par conséquent, durant la période vichyste, de systématiser l’arrestations et l’enfermements des gens du voyage. Il existait déjà plusieurs types de carnets discriminants non seulement racialement, mais aussi socialement : plus la position sociale était basse, plus le statut (le carnet) est disqualifiant et dégradant. Ainsi, un marchand ambulant ou un forain avait un carnet différent de celui d’un « simple nomade » dont la nature des ressources économiques était plus difficile à comprendre. Les nomades étaient des colporteurs, des travailleurs saisonniers, des petits artisans mal reconnus (vanniers), des artistes… Dans les années 60, des ethnologues recensaient environ 150 métiers dans les populations « tsiganes ».

En 1969, le carnet anthropométrique est aboli, mais la nouvelle législation est toujours discriminatoire, essentiellement sur des critères sociaux cette fois. Et quand on connaît bien les pratiques économiques des gens du voyage, on se rend vite compte qu’on y retrouve toutes les classes sociales de la société française. Mais ces carnets sont toujours plus ou moins contraignants et disqualifiant selon le statut. Celui des « gens du voyage » d’aujourd’hui doit être validé tous les trois mois. Ils et elles continuent donc d’être considérés comme des citoyens à part, plus proches par la législation des SDF. L’économie des gens du voyage est majoritairement formée de micro-entrepreneurs – petits artisans, saisonniers, intérimaires, travailleurs précaires ou plus exactement, « flexibles ». Ce qui rapproche les « gens du voyage » et de nombreux travailleurs en France, c’est justement la flexibilité, la débrouillardise, les activités multiples pratiquées sur une même année (on enchaînera travaux de bâtiment, menus services, récupération, friperie).

Une dignité à faire respecter

Toutes les associations et politiques qui se sont exprimés depuis les funestes déclarations de juin, ont eu raison de pointer l’émergence d’un néo-fascisme sur bases raciales (aujourd’hui on dirait « ethniques », « communautaires »). Mais contrairement aux années 40, les gens du voyage ont aujourd’hui des organisations, des associations, des intellectuels, des porte-paroles, et ont appris à se défendre. La loi (européenne) qui oblige les communes à se munir d’un terrain d’accueil digne de ce nom est respectée par seulement 30 % des mairies françaises. Toutes les autres sont donc dans l’illégalité. Qu’attend donc l’État pour les sanctionner ?

Dans l’ordre des priorités, donc : contraindre les mairies à accueillir les gens du voyage correctement. Ensuite abolir le carnet de circulation. Enfin, mener une réflexion de fond, qui ferait se rejoindre tous les travailleurs précaires/flexibles sur la question de la dignité de leur statut social, gens du voyage, sans-papiers, sédentaires…

EUROPE

http://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/upload/promotion_de_%20legalite/7discriminations-des-gens-du-voyage.pdf


http://ec.europa.eu/justice/discrimination/roma/index_fr.htm

FRANCE

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021163701

http://www.protestants.org/index.php?id=33168

http://www.centre.drjscs.gouv.fr/IMG/pdf/partie3-Accesdroits.pdf ( acces aux droits sociaux)

SUISSE

http://www.humanrights.ch/fr/Suisse/interieure/Groupes/Culturel/idart_3985-content.html

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20033426


 



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