Après les polémiques rroms qu’en sera-t-il du statut des gens du voyage ?



Edito : Nul ne doute que la réunion interministérielle du 22 août 2010  sur les rroms  n’aura pas la même tonalité que celle de 2010. Déjà, les gens du voyage peuvent se réjouir de ne pas être sur la sellette. Ils échappent aux dangers de la confusion. Mais, leurs problèmes, très différents de ceux des rroms migrants en situation précaire, seront-ils traités un jour prochain ?


 

En annonçant une réunion interministérielle avec des associations, le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a-t-il sifflé la fin de la récréation ? La perspective, d’une mise au point au plus haut niveau des questions pratiques de logement, d’emploi, ou de sécurité semble satisfaire tout le monde. Même la droite et l’extrême droite changent de ton. Dans leur rôle d’opposants, Eric Ciotti (UMP) et Jean-Marie Le Pen (FN) développent leurs critiques autour du marché de l’emploi.

Miracle du 15 août ?

Les lecteurs attentifs des Dépêches vont pouvoir comparer les prises de positions de personnalités publiées avant le 15 août avec celles plus récentes. La violence des polémiques s’atténue. Les plus récentes prises de position ouvrent des débats plus techniques. Les protagonistes s’expriment moins sur ce qu’ils imaginent être la nature profonde des rroms. Ils s’interrogent sur les moyens de résorber l’habitat insalubre, d’ouvrir le marché de l’emploi ici, dans les pays d’origine, de gérer les questions d’accès à la formation, à la santé etc… Certains vont même jusqu’à envisager des accompagnements sociaux au cas par cas, seulement quant la situation de la personne le justifie. Ce changement de perspective est particulièrement notable…

Avant cette réunion gouvernementale une question reste encore ouverte. Quelles seront les associations invitées à prendre part aux débats ? Les rroms eux-mêmes pourront-ils apporter leurs contributions ?

Où en sont les gens du voyage ?

Eclipsés des préoccupations par l’actualité de l’agitation autour des roumains et des bulgares, dits rroms, les gens du voyage de nationalité française continuent de s’inquiéter des discriminations qu’ils vivent au quotidien. Certains essuient des coups de feu, d’autres se heurtent à l’extrême complexité du droit des assurances, des stationnements, de l’accès aux services publics de l’électricité, de l’éducation nationale….Leurs problèmes spécifiques n’ont pas lieu d’être évoqués lors de la réunion sur les rroms. Lisez ou relisez notre article, précisant les différences de statuts,  enrichi par de nouveaux documents « Encore des amalgames entre rroms et voyageurs »http://www.depechestsiganes.fr/?p=4255 .

Le statut spécial des gens du voyage, avec son cortège de droits en moins et de devoirs en plus, vit-il ses derniers mois, ses dernières années ?  Deux propositions de loi et une question prioritaire de constitutionnalité demandant l’abrogation de ce statut attendent d’être débattues :

http://www.depechestsiganes.fr/?p=4076 Proposition Hérisson

http://www.depechestsiganes.fr/?p=3624  Proposition Benbassa

Néanmoins, l’hypothèse, que d’un côté le Conseil constitutionnel et, de l’autre, le Parlement décident de maintenir, pour un siècle encore, des dispositifs de mise à l’écart d’une partie des citoyens, n’est pas totalement à exclure. (http://www.voyageurs-citoyens.fr/)


 

 



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