Les reliques de Sainte-Sara, patronne des gitans, ont été volées

Publié le lundi 06 juillet 2009 à 13H09 (la provence)
 


 

 

La bénévole du presbytère des Saintes-Maries-de-la-mer a constaté ce matin que l'urne dans laquelle étaient entreposées les reliques de Sainte-Sarah, la patronne des gitans, avait été fracturée et les reliques datant du 1ersiècle, volées. 

L'église a été fermée par la gendarmerie qui a ouvert une enquête. L'archiprêtre et doyen du Pays d'Arles déclare : "C'est une situation très grave qui génère une grande émotion chez les chrétiens".

Plus d'informations demain dans la Provence




Aux Saintes-Maries, le peuple gitan pleure "Sara la noire"

Publié le mardi 07 juillet 2009 à 08H55(la provence)
 

 

Conservées dans une crypte depuis des siècles, les reliques de la patronne des gitans ont été volées durant le week-end. L'émotion était immense hier dans les rangs de la communauté des gens du voyage. Et au-delà


"Les gitans ont le coeur déchiré. Quelqu'un a touché à ce que nous avons de plus sacré : Sainte-Sara, notre patronne, notre famille, notre sang... C'est comme si on avait profané la tombe de mes parents ! ", s'indignait hier, entre larmes de tristesse et de rage, Sébastien, alias "De Lanegra" chez les gens du voyage. C'est lui qui, dimanche matin, a découvert le sacrilège : le reliquaire qui contenait les ossements de Sainte-Sara a été fracturé et une partie des reliques, datant du 1er siècle, dérobées. Ce sont l'humerus et l'omoplate de "Sara la noire" qui ont disparu, mais il reste toujours une partie du crâne, les deux fémurs et quelques petits ossements. 

Comme tous les matins, je suis allé dans la crypte pour nettoyer et remplacer les cierges. J'ai vu que les reliques étaient toutes chamboulées et me suis aperçu qu'une partie avait disparu. C'est terrible ! On a volé 2 000 ans d'histoire", se révolte Sébastien. Choquée et un peu perdue en l'absence du père De Vregille (en retraite cette semaine), Marie-Laurence Gouvernet, bénévole du presbytère, n'a déposé plainte qu'hier matin pour vol aggravé (car commis dans un édifice religieux). Elle signalait que la paroisse envisageait, depuis quelques temps, l'installation d'un système de vidéo-surveillance. Trop tard pour les faits qui se seraient déroulés samedi après-midi, pendant qu'un mariage était célébré. 

La compagnie de gendarmerie d'Arles a confié l'enquête à la brigade de recherches qui a dépêché un technicien de l'identification criminelle de Marseille pour les relevés d'empreintes digitales et ADN. Il semble déjà probable que le vol a été commis avec 
préméditation car un outil a été utilisé pour forcer l'arrière du reliquaire. La vitre qui se trouve en front de l'urne de bois aurait pourtant pu être facilement brisée. "C'est un sujet sensible", confiait le lieutenant Francis Gillet, conscient de l'émoi que cette nouvelle a généré dans la communauté gitane. 

"
Nous avons beaucoup de peine. Ce n'est pas de la colère mais de la douleur", assurait, derrière l'église, Nicole, baptisée en Camargue la "Reine des gitans". Elle insistait sur le fait que "ce ne peut pas être un gitan qui a fait ça: nous sommes trop croyants et respectons trop les morts. Sara nous protège, nous n'aurions même pas pensé que quelqu'un pourrait s'attaquer à elle". Au-delà de la douleur des gitans, c'est toute la population saintoise qui a été ébranlée par la nouvelle.

 "
Je suis profondément choqué, comme l'ensemble de mes administrés, de ce vol qui porte atteinte à l'esprit même de notre village, lieu de foi et de pèlerinage. Un tel comportement est parfaitement incompréhensible et intolérable. Nous espérons que les auteurs de ce forfait se repentiront afin que les reliques retrouvent leur place au coeur de la crypte de Sara", déclarait le maire Roland Chassain. Car tous ont ce même espoir : que le ou les voleurs prenne(nt) conscience de la gravité de ce geste impie et retourne(nt) les reliques au pied de la statue de Sainte-Sara, où elles se trouvent depuis 1449. 

Sébastien lance même un poignant appel: "
Le peuple des gitans saura pardonner si ceux qui ont commis cetacte atroce ramènent les reliques. Ils peuvent les rapporter discrètement sur l'autel, bien à l'abri dans un linge et nous ne leur ferons pas de mal. Mais par pitié, qu'ils nous la ramènent  ! " Un miracle en somme...



Les reliques de sainte Sara volées

 publié le 06/07/2009 à 15:45 (le figaro)


 

 

Des reliques attribuées à sainte Sara, patronne des gitans, ont été dérobées durant le week-end dans une église des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris aujourd'hui auprès de la gendarmerie. Selon les premiers éléments de l'enquête, le vol se serait déroulé pendant une messe, samedi, entre 16H00 et 19H00. Pendant les offices, la porte reliant l'église à la crypte où se trouvent les reliques est verrouillée mais une porte extérieure donnant sur la crypte reste ouverte.

Le ou les voleurs se seraient introduits par cette entrée, auraient dévissé une plaque du reliquaire se trouvant à côté de la statue de la sainte, transportée dans les rues de la ville lors du pèlerinage annuel du 24 mai, et dérobé une omoplate et un morceau d'humérus. "Sainte Sara, elle fait partie de notre famille. Ca nous a fait quelque chose qu'on les ait pris (les ossements, ndlr) car cela veut dire qu'on les a souillés", a déploré l'aumônier national des gitans et manouches, Claude Dumas, au micro de France-Bleu Provence.Une plainte contre X a été déposée et la brigade de gendarmerie d'Arles a été chargée de l'enquête. 

La commune des Saintes-Maries-de-la-Mer tire son nom de Marie-Jacobé et Marie-Salomé, dont la tradition dit qu'après avoir été chassées de Palestine, où les premiers chrétiens étaient persécutés, elles ont échoué en Camargue où elles ont pris pour servante une certaine Sara. De cette dernière, l'Eglise ne sait rien. Pour autant, l'Eglise catholique reconnaît depuis les années 1950 la sainteté des deux Maries ainsi que de Sara.


GENS DU VOYAGE

Sur la piste de Sara la Noire

Par ChabrunLaurent, publié le 12/08/2009 à 11:14(l'express)



Des reliques de la sainte patronne des Gitans ont été volées aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Un simple acte de malveillance ?
 


 

 

Les gendarmes de la brigade de recherches d'Arles (Bouches-du- Rhône) portent, depuis le début du mois de juillet, les espoirs de tout un peuple. Et si l'enquête dont ils sont chargés doit permettre de retrouver des restes humains, il s'agit, cette fois, non pas d'élucider un meurtre, mais de rendre aux Gitans les reliques vénérées de leur sainte, Sara la Noire, dont l'humérus et l'omoplate ont mystérieusement disparu... 

L'affaire remonte au 5 juillet. Ce dimanche matin, un bénévole s'affaire dans la crypte qui, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, est dédiée à la patronne des gens du voyage. En nettoyant les cierges que les fidèles déposent, il remarque que le reliquaire en bois a été forcé. Une partie des ossements a été emportée ; le ou les profanateurs n'ont laissé que des morceaux du crâne de Sara et ses deux fémurs. Une plainte est déposée auprès de la gendarmerie locale, et des spécialistes de l'identité judiciaire sont immédiatement envoyés afin de relever de possibles empreintes ou traces d'ADN. Les enquêteurs entendent également les éventuels témoins, en particulier les invités d'un mariage fêté la veille. En vain. 

" Nous ne privilégions toujours aucune hypothèse ", commente, sobrement, la direction de la gendarmerie. S'agit-il d'un acte de malveillance contre les Gitans, qui, chaque année, en mai, viennent par dizaines de milliers honorer Sara la Noire ? Possible, mais les enquêteurs s'étonnent, alors, que des reliques aient été laissées sur place. Certains voient dans ce vol une tentative de capter la protection de la patronne des Gitans, en s'appropriant une partie de ses restes. D'autres, enfin, rappellent qu'elle a été évoquée dans le best-seller de Dan Brown Da Vinci Code comme étant la fille de Marie-Madeleine, alors que cette dernière était réfugiée en Gaule. Une thèse qui vient contredire la version " officielle " (Sara est habituellement présentée comme la servante de Marie Salomé et de Marie Jacobé fuyant la Palestine à la mort du Christ), mais qui a pu attirer l'attention sur la crypte

 
 



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