Lyon : catastrophe humanitaire annoncée pour des rroms



« Dés que les journalistes auront tourné le dos, la police chassera les familles  et s’efforcera de les empêcher de s’installer ailleurs », témoigne, le 9 août, un militant du MRAP. Depuis plusieurs jours, des familles chassées de campements tentent en vain de trouver un endroit où s’installer.

60 personnes dont une trentaine d’enfants tentent de souffler dans un square de l’agglomération Lyonnaise. « Il n’y a pas d’ombre, pas d’eau, rien à manger. La situation est dramatique. La police tourne autour de nous. Dés que les journalistes auront le dos tourné, les familles seront chassées de cet endroit », témoigne, le 9 août à 14 heures, Jean Philippe, qui a alerté le MRAP et les médias. Après avoir été expulsés sur décision de justice de Vaulx-en-Velin et de Villeurbanne, plus de 300 personnes se sont retrouvées contraintes en quête d’abris à travers la ville. « Ils avaient trouvés un terrain, mais ils en ont été chassé sans décision de justice », dénonce le militant associatif. Suite à cette évacuation forcée, réalisée dans des conditions juridiques apparemment douteuses, 240 personnes ont été expulsées du territoire par avion dans le cadre des mesures dites de retour volontaire. « Combien reviendront-ils ? Certains ont toutes leurs attaches ici depuis de nombreuses années et leurs enfants sont scolarisés », plaide le militant. Il mise sur le bruit médiatique pour que les familles restantes trouvent un point de chute et le temps d’organiser des abris avant que ne se produise un drame.

Scénario catastrophe

A Lyon comme à Marseille, à Lille et en région parisienne c’est engagée une course d’usure entre les services de polices et les familles. Les forces de l’ordre suivent les familles de squares en en terrains vagues et s’efforcent de les empêcher de s’installer. Ceux qui n’ont pas pu être expulsés du territoire n’ont pas d’autres choix que de trouver un point de chute. Combien de temps le préfet pourra t-il consacrer des effectifs à cette étrange poursuite ? Jusqu’à quand les élus locaux et les services de l’Etat prendront-ils le risque de voir un malade ou un enfant perdre la vie dans cette ronde sans fin ?

Un minimum de règles de droit

« Cette pratique n’est pas nouvelle. Au moins depuis 2010, elle a été souvent pratiquée dans de nombreuses villes.  Mais elle n’empêche pas les familles de se réinstaller malgré les pressions », précise t- on au collectif Romeurope http://www.romeurope.org/, qui rappelle que les policiers doivent suivre des procédures précises même pour expulser des squats ou des occupations sans droits ni titres. Pendant un délai de 48 heures, le préfet peut agir sans décision de justice dans le cadre d’une procédure de flagrant délit. Mais, il doit alors constater une atteinte à l’ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la salubrité publiques (L2215-1 du code générale des collectivités territoriales). Au-delà de 48 heures la mise en demeure d’évacuer les lieux doit être justifiée par une décision de justice (L 411-1 du code de procédures civiles d’exécutons).

Document : Communiqué du MRAP 8 août MRAP lyon
 

 



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